L’État a non seulement le droit, mais il a surtout le devoir de protéger les enfants devant des enseignants qui voudraient afficher leurs croyances religieuses ou politiques.
Toute personne qui choisit d’afficher en public ses convictions ou croyances religieuses, politiques, ou autres ne peut ignorer la propagande qui s’en découle nécessairement.
Et si un État laïque n’intervient pas auprès de ses fonctionnaires en autorité qui, au surplus, ont un pouvoir de coercition, pour protéger le public en général et les enfants en particulier de cette forme de propagande, QUI LE FERA?
Christian Rioux , dans le Devoir du 5 avril 2019, élabore ainsi ainsi sur cette question:
Or, nulle part ce respect (du droit des élèves) n’est plus important qu’à l’école. À moins d’assimiler celle-ci à un simple service accueillant des « clients » ou des « usagers ».
L’école publique est ce lieu « par essence laïque » où les vérités transcendantes n’ont pas leur place, sinon comme objet d’étude, nous expliquait cette semaine la philosophe Catherine Kintzler.
Et à plus forte raison face à des enfants que l’État a la responsabilité de protéger et devant qui le maître a un pouvoir considérable.
« Le professeur ne peut pas enseigner du haut ou au nom d’une appartenance ou d’une croyance », dit Kintzler.
Il ne peut pas non plus « s’assigner lui-même d’avance à une position qui laisserait penser qu’il encouragerait certains élèves ou certaines opinions ».
À moins de considérer la liberté religieuse comme supérieure à toutes les autres (« the first freedom », disent les Américains), l’exigence d’une certaine discrétion en matière religieuse durant les heures de travail est loin d’être démesurée.